L'éloge de mes chaussures

Aux pèlerins en partance, nous recommandons de se munir de bonnes chaussures de marche, pas trop lourdes, résistantes autant que possible à l’humidité, et de bien les faire à leurs pieds avant de se mettre en route vers Compostelle.

Bruno a lui-même suivi ce dernier conseil : avoir des chaussures faites à ses pieds. Sur ce point, pas de doute puisqu’elles ont déjà fait avec lui le tour du monde pendant huit ans, ont marché sur les sentiers de Roumanie et parcouru la partie galicienne du chemin de Compostelle (pour être honnête, il faut bien avouer qu’elles n’ont fait que les 150 derniers kilomètres du Camino ; les 1 500 kilomètres au total auraient été au-dessus de leurs forces).

En comparaison des modernes chaussures high-tech, ces vieux godillots de cuir n’ont guère d’allure. Mais Bruno les aime d’amour pour les louables services qu’ils lui ont déjà rendus et pour le symbole d’universalité qu’ils représentent, eux qui ont foulé tous les sentiers de la terre pendant huit années, ont connu la boue des chemins et les parquets des ambassades, et ont été réparés par tous les cordonniers du monde, à coups de pneus et de pointes. Ils se sont faits à lui et lui à eux ; ils lui ont toujours été fidèles et l’ont véhiculé sur le bitume, sur les cailloux, sur les pistes de latérite, sur le sable des déserts et dans tous les champs de la planète.

Ces chaussures sont aussi une belle preuve de longévité et de durabilité dans un monde fait pour le jetable et l’éphémère ; elles sont symboles d’une économie durable, viable et généralisable, loin des modes passagères. Durée et sobriété riment avec félicité. Symboles de liberté, mes chaussures sont infiniment plus que ce que vous voyez ou ce que je peux en exprimer. Le rêve accompli qu'elles incarnent, continue toujours à me faire vibrer et elles finiraient presque par me donner des ailes.

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